Lors du salon IAA Transportation 2024, les experts d’ACTIA ont animé une conférence portant sur un sujet central pour l’avenir de la mobilité : Comment l’électronique embarquée peut aider les fabricants d’équipements d’origine (OEM) à tenir leurs engagements de durabilité en réduisant leur empreinte carbone. À une époque où les nouvelles réglementations environnementales deviennent de plus en plus strictes, cette discussion a mis en lumière le rôle clé de l’électronique dans la transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement. Voici la retranscription du contenu des échanges.
Contexte réglementaire
Nouvelles lois sur les émissions de CO2
En avril 2024, le Parlement européen a adopté une nouvelle loi sur les émissions de CO2 des véhicules lourds, stipulant que la quasi-totalité des nouveaux camions vendus d’ici 2040 devront être à zéro émission. Cette loi impose également des réductions progressives des émissions de CO2 dès 2030 pour les camions, et pour certaines catégories de véhicules spécialisés à partir de 2035.
L’engagement d’ACTIA vers la durabilité
Dans ce contexte, ACTIA, avec ses 40 ans d’expérience dans l’électronique embarquée, a présenté comment ses solutions permettent aux véhicules de devenir plus durables, plus sûrs et plus performants, tout en répondant aux exigences réglementaires.
Depuis sa création en 1986, ACTIA conçoit et fabrique des solutions électroniques de pointe pour des secteurs exigeants tels que la mobilité, l’aéronautique, l’espace et l’énergie, avec pour ambition de contribuer à un monde plus durable. Cette conférence a mis en lumière comment les technologies électroniques, et en particulier celles développées par ACTIA, peuvent aider les OEM à relever les défis de durabilité à travers trois axes principaux :
- le rôle de l’électronique dans la durabilité des véhicules,
- l’analyse de leur empreinte carbone tout au long de leur cycle de vie,
- et les leviers d’éco-conception mis en place par ACTIA.
L’électronique embarquée comme facilitateur de durabilité
Rôle central dans la transition vers des véhicules durables
L’électronique embarquée joue un rôle central dans la transition vers des véhicules plus durables. Depuis les années 1980, avec l’introduction des premiers systèmes de contrôle électronique des moteurs (unités de contrôle moteur), ces technologies ont permis de diagnostiquer et de surveiller le bon fonctionnement des moteurs, notamment pour contrôler les émissions polluantes.
Réglementations et normes environnementales
C’est en Californie, en 1985, que les premières réglementations en matière de diagnostic embarqué ont été introduites, exigeant que l’électronique embarquée puisse surveiller le respect des seuils d’émission de polluants. ACTIA s’est spécialisée dans les systèmes électroniques embarqués et le diagnostic électronique, contribuant dès lors à la réduction des émissions polluantes des véhicules.
Conformité aux normes Euro
En Europe, les normes Euro (de Euro 0 à Euro 6, avec une introduction de Euro 7 prévue pour 2025) ont imposé des limites de plus en plus strictes aux émissions polluantes des véhicules lourds, renforçant ainsi l’importance de l’électronique embarquée dans le respect de ces standards.
Contribution à la sécurité et à la maintenance prédictive
Mais la contribution de l’électronique à la durabilité ne se limite pas à la réduction des polluants. Elle englobe aussi la sécurité et la maintenance prédictive des véhicules. Les systèmes électroniques embarqués permettent une maintenance prédictive en identifiant en temps réel les dysfonctionnements potentiels pendant l’utilisation des véhicules.
Optimisation des performances et de l’efficacité énergétique
Grâce à une surveillance continue, une analyse de données et une optimisation des cycles de maintenance, ces systèmes améliorent la durée de vie des équipements, augmentent le taux de service des véhicules, et améliorent leur performance globale, notamment en réduisant la consommation de carburant et en augmentant l’efficacité énergétique. En tant que pionnier dans le domaine, ACTIA continue de jouer un rôle majeur dans le développement de solutions électroniques qui rendent les véhicules plus sûrs et plus durables.
De l’analyse de l’impact carbone d’une carte électronique à l’éco-conception
Pour ACTIA, il est essentiel de ne pas se limiter aux bénéfices des fonctionnalités de l’électronique embarquée, mais aussi de s’attaquer à la réduction de l’empreinte carbone de leurs produits électroniques. Une démarche rigoureuse d’analyse de l’impact CO2 tout au long du cycle de vie d’une carte électronique embarquée est indispensable pour identifier les leviers d’action.
Emissions de CO2 par type de véhicule
Notons que le poids en Co2 d’une carte électronique pour un véhicule électrique s’élève à 119.7kg et pour un véhicule thermique à 1268.6kg. Bien que l’industrie se dirige vers une augmentation de la part de véhicules électriques, les prévisions indiquent que d’ici 2030, seulement 50 % des camions sur le marché seront électriques. Ainsi, il est impératif pour ACTIA de soutenir ses clients constructeurs quelle que soit la nature de leurs véhicules, en mettant en œuvre des pratiques d’éco-conception.
« Nous avons analysé l’impact carbone d’une de nos cartes électroniques embarquée durant tout le cycle de vie d’un véhicule. Il apparaît que chaque étape joue un rôle spécifique dans les émissions de CO₂ : de la conception aux matières premières, en passant par la fabrication, le transport, l’utilisation et la fin de vie. Toutefois, on observe que la part la plus significative de l‘empreinte carbone se concentre sur les matières premières et l’utilisation du véhicule.
L’impact carbone de l’étape utilisation d’une carte embarquée dans un véhicule électrique représente 41 %, contre 55 % de l’impact pour les matières premières. Mais l’impact carbone d’une carte pour véhicule thermique est plus important encore : l’étape d’utilisation représente 95 % de l’impact total, contre 5 % pour les autres phases. » décrit Jean-François CALMELS, Membre du Conseil d’Administration et du Comité Exécutif en charge du Développement Durable.
Une électronique “vivante”
L’électronique peut être ainsi vue comme “vivante” parce qu’elle consomme constamment de l’énergie lorsqu’elle fonctionne. Pendant son utilisation, elle génère notamment de la chaleur en raison de l’effet Joule (lorsque l’électricité traverse un matériau conducteur, une partie de l’énergie se dissipe sous forme de chaleur). D’autres effets liés à l’électronique, comme les pertes énergétiques dans les circuits ou les systèmes auxiliaires nécessaires à son fonctionnement, contribuent à augmenter la consommation d’énergie globale. Cela alourdit indirectement l’empreinte carbone, surtout dans le cas des véhicules thermiques, où une consommation énergétique accrue signifie une plus grande combustion de carburant et donc des émissions de CO₂ supplémentaires.
Cette analyse souligne l’engagement d’ACTIA à identifier les leviers d’amélioration dans la conception des systèmes embarqués, afin de réduire l’empreinte environnementale de ses produits grâce à une approche rigoureuse et durable.
« Notre objectif est de rendre l’électronique plus durable en partenariat avec les constructeurs, avec une démarche éco-responsable et notre outil ACTIA EcoMatrix. Nous avons mené ce même genre de réflexion avec nos clients sur les sujets de cybersécurité, de sureté de fonctionnement et même durant la crise d’approvisionnement des composants. Nous devons nous plonger aujourd’hui sur le design et l’empreinte carbone de nos systèmes dès la conception des véhicules.» Explique Jean-François CALMELS.
ACTIA EcoMatrix : vers une approche d’éco-conception orientée action
Le service ACTIA EcoMatrix
Pour répondre à ces défis, ACTIA a développé le service ACTIA EcoMatrix, qui permet d’évaluer l’empreinte environnementale d’un produit, en particulier son impact carbone, et d’effectuer une analyse critique pour déterminer les priorités et les alternatives. Le service ACTIA EcoMatrix est conçu pour fournir des alternatives concrètes et orientées vers l’action afin de réduire l’empreinte environnementale d’un produit.
Principaux leviers d’action pour la durabilité
Les principaux leviers identifiés par ACTIA pour réduire l’impact CO2 d’une carte électronique incluent – le choix de fournisseurs à faible pollution et engagés dans la réduction de leur propre empreinte carbone,
- la sélection de composants et de matériaux ayant le meilleur rapport ACV (analyse de cycle de vie) en termes d’impact CO2,
- ainsi que la conception de cartes consommant le moins d’énergie possible tout en intégrant une approche de gestion de la durabilité et de l’obsolescence des composants pour éviter les pénuries.
Ces initiatives montrent que l’impact environnemental d’un produit électronique est déterminé en grande partie en amont, dès la phase de conception, ce qui justifie pleinement l’offre de support à l’éco-conception qu’ACTIA propose à ses clients.
L’électronique est un domaine en constante évolution, et il est crucial pour ACTIA de s’engager aux côtés de ses clients OEMs pour avancer ensemble vers des solutions plus durables. Toutes les initiatives conjointes d’éco-conception nous permettent de progresser ensemble. La collaboration et le partenariat avec nos clients OEM sont les clés pour atteindre nos objectifs communs de durabilité et réduire notre empreinte carbone globale.
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